Les styles en danse orientale

La danse orientale classique est originaire d’Egypte, notamment façonnée par le cinéma égyptien, comme expliquée dans les pages sur l’histoire de la danse orientale.

Au-delà de la danse orientale classique, l’étude des danses orientales implique de connaître aussi les danses des différentes régions d’Egypte, et plus largement les différents pays du monde arabe du Maghreb à l’Iraq, qui possèdent également des danses qui leur sont propres.


On peut distinguer 4 grandes familles :

  • La danse orientale classique (ou Raqs Sharqi en arabe) : celle qui est majoritairement étudiée lors des cours.
  • Les danses populaires (et principalement le baladi) : c’est l’essence de la danse, tel que les Egyptiens danseraient en privé ou lors de fêtes
  • Les folklores, propres à une région : les plus connus sont le saïdi (Haute-Egypte), l’alexandrin ou la melaya (Alexandrie), le nubien (du désert) ou fellahi (paysan). A cela s’ajoute les folklores des autres pays du monde arabe.
  • Des créations plus récentes comme la fusion avec d’autres styles musicaux, l’utilisation d’accessoires, le tribal en groupe, etc. Elles sont destinées à la scène.

RAQS SHARQI, ou DANSE ORIENTALE CLASSIQUE

Raqs Sharqi (ou Raks Sharki) signifie littéralement “danse orientale” en arabe.
Il est l’évolution du baladi traditionnel dont nous parlerons plus bas.

Le sharqi est apparu dans les années 40 en Egypte avec une volonté d’adapter les danses traditionnelles à la scène des nouveaux cabarets du Caire.

Elle se caractérise par davantage d’élégance (bras, demi-pointes, tours, arabesques) et une meilleure utilisation de l’espace pour occuper une scène seul ou à plusieurs.

Cette nouvelle scène a les yeux rivés sur Hollywood et les ballets russes pour créer des spectacles au goût des voyageurs internationaux.

C’est donc à cette époque qu’apparaissent également le fameux costume deux-pièces et l’utilisation du voile.

Raqs Sharqi, la danse orientale classique
Raqs Sharqi, la danse orientale classique

danse folklorique d'Egypte

DANSE FOLKLORIQUE vs DANSE TRADITIONNELLE : QUELLE DIFFERENCE ?

  • les danses traditionnelles sont représentatives de la façon de danser d’un peuple, de façon non-académique, typiquement lors de fêtes et d’événements privés.
  • les danses folkloriques se veulent représenter l’identité à une région. Elles ont été codifiées pour les danser en groupe et même en ballet sur scène.

En Egypte, les danses folkloriques ont été créées par Mahmoud Reda (mandaté par le Gouvernement) qui s’est inspiré de ce qu’il avait pu voir dans chaque région pour créer un Ballet National.

Parmi les folklores égyptiens les plus connus des danseuses, on trouve notamment :

  • le saïdi, du Saïd (Sud de l’Egypte). A l’origine danse masculine des bergers, d’où l’utilisation du bâton. De ce bâton (appelé tahtib) s’est développé un véritable art martial. Les femmes la dansent sur cette scène, soit sans bâton, soit avec un bâton ou une canne (appelée assaya) ;
  • le haggalah, danse des Bédouines ;
  • le fellahi, danse des paysans ;
  • le nubien, d’une région proche de l’actuel Soudan et au groove africain ;
  • le manbooti d’Alexandrie, et la danse avec melaya leff (grand châle noir) ;
  • le ghawazee, danse tsigane.

danseuse danse égypte maghreb
Danses folkloriques d’Egypte

L’ESSENCE DE LA DANSE, LE BALADI

Au début du XXème siècle a lieu en Egypte un fort exode rural. Beaucoup de familles quittent leurs terres pour s’installer en ville.

C’est logiquement dans les faubourgs du Caire que se développe le baladi, ce blues égyptien emprunt de douceur et de nostalgie.

Le baladi est un style riche et varié qui nécessite à lui seul une étude approfondie. Sous le nom générique “baladi” se cachent en réalité différents types de musique. Le baladi peut être en effet une improvisation instrumentale (avec beaucoup ou peu de variations), un morceau bien connu chanté ou non, une chanson, etc.

C’est la musique de l’intériorité et de l’improvisation. La tenue adaptée est la robe (ou galabeya) plus ou moins décorée.

danse orientale baladi paris
Baladi, l’essence de la danse orientale

BALADI, SHAABI & STREET SHAABI

Le shaabi (du peuple) est un style populaire qui vient des villages et des petites villes de l’Egypte.  Il a vu le jour dans les années 70, et on peut le voir comme l’héritage du baladi. Il existe différents styles de shaabi selon les pays (Egypte, Maroc, Algérie).

Les thèmes sont la vie quotidienne mais aussi de politique. Il peut être plus ou moins festif ou engagé.

A ne pas confondre avec le street shaabi né sous l’impulsion des DJs. Dans les années 1990, et surtout 2000, la musique change. Les jeunes musiciens et DJs créent de la musique de chez eux et investissent les fêtes populaires et mariages de rue.

Le rythme de fond reste oriental, ajouté à des samples plus électroniques et de l’auto-tune. Le terme de street shaabi n’est pas employé en Egypte, on parle de mahragan.

Du point de la danse, on trouve des touches de hip-hop et break dance à la sauce égyptienne et avec beaucoup d’attitude.

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